«Sous le ciel qui brûle» de Hoai Huong Nguyen

de | novembre 3, 2017

Notes de lecture : « SOUS LE CIEL QUI BRULE »
Auteur : Hoai Huong Nguyen
Editions : Viviane Hamy
ISBN : 978-2-87858-977–1

Hoai Huong Nguyen, née en France en 1976, de parents vietnamiens, est titulaire d’un doctorat de Lettres modernes, enseignante actuellement en IUT , a publié deux recueils de poésie : « Parfums et  Déserts », et un premier roman intitulé «  L’Ombre Douce », salué par la critique et récompensé par six prix littéraires

  • Salon du Livre de Genève ( Suisse)
  • Prix Première RTBF ( Bruxelles Belgique)
  • ELIRE  Nord Flandre ( France)
  • ADELF Asie (Association des écrivains de langue française)
  • Premier Roman de Sablet ( Vaucluse France )
  • Prix Marguerite Audoux (France)

Le prix le plus spécial est sans doute celui de « Marguerite Audoux » en raison de ses exigences. Ce prix est attribué à un écrivain de langue française encore vivant, dont le roman relate une histoire proche de celle du personnage de «Marie Claire» qui a rendu Marguerite Audoux célèbre. Marie Claire, héroïne du roman de Madame Audoux, issue du petit peuple, pauvre, travailleur, ne rencontre que des difficultés qu’elle brave avec courage et ténacité, malgré des amours contrariés, et des humiliations. En outre le style de l’écrivain doit être poétique, tout en restant simple, empreint de pudeur et délicatesse. Remplissant toutes ces conditions, Hoai Huong Nguyen reçut en 2013 le prix   « Marguerite Audoux » pour «  L’ombre Douce ». L’action de ce premier roman se situe au Vietnam pendant la guerre d’Indochine, la chute de l’Empire colonial Français et la bataille de Dien Bien Phu. Sur ce fond de violence, s’ébauche une histoire d’amour entre une jeune vietnamienne de famille bourgeoise et un militaire français, histoire qui finit dramatiquement.

Le deuxième roman de Hoai Huong Nguyen prend comme toile de fond, cette fois ci la Guerre du Vietnam, après le départ des Français, Guerre fratricide entre les communistes du Nord et les nationalistes du Sud. « Sous le Ciel qui brûle » est plus qu’un roman. C’est un poème déchirant, décrivant la douleur, la solitude d’un jeune homme orphelin : Orphelin de ses Parents, de ses Grand-Parents, de ses Tantes, de ses cousins cousines, et surtout Orphelin de son Pays, de sa Terre Natale. Tuan, le héros du roman ne trouve de consolation que dans l’écriture des poèmes, dans la lecture des poésies de  Gérard de Nerval. Il essaie de transformer le Réel en Imaginaire. Il a tout perdu, il va falloir qu’il se reconstruise pour retrouver son essence de vie. Va-t-il y arriver ? Comment va- t-il procéder ? Là est tout le problème que soulève le roman.

Dans le style de ce deuxième roman , nous retrouvons, Hoai Huong, la poétesse de « Parfums et Déserts », la thésarde de « l’Eau chez Paul Claudel et les poètes japonais et Chinois »; le thème de l’eau est souvent repris, l’eau qui ruisselle, l’eau qui chante, l’eau qui se transforme en boue tout en faisant fleurir les délicates fleurs de lotus.

Nous retrouvons la documentaliste qui a décrit avec réalisme la cuvette de   Dien Bien Phu  de son premier roman. « Sous le ciel qui brûle » sont rapportées des scènes atroces de mise à mort, des violences inimaginables de la guerre, que certainement Hoai Huong n’a pu voir heureusement, que par les journaux ou les documentaires, mais sa sensibilité est tellement exacerbée que l’on pourrait croire qu’elle a vécu ces scènes horribles à travers son héros.

Nous retrouvons les caractères de la jeune femme vietnamienne que Hoai Huong a su garder tout en étant française à 100% de cœur, d’esprit et de culture : respect de la famille et  des ancêtres, devoir de piété filiale, connaissance des rituels funéraires familiaux.

C’est un deuxième roman très réussi,  qui ouvre nos esprits et nos cœurs sur le grave problème de la reconstruction de toute une vie.

Nguyen-Tu Lan Huong

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