« Et maintenant, que vais-je faire de tout ce temps, que sera ma vie… »
Cette chanson, jadis chantée par Gilbert Bécaud, Johny Halliday, me revient chaque matin depuis le confinement. Ma tête tourne inlassablement autour des mauvaises nouvelles diffusées par les médias. Quittant la télé je retourne à mon ordinateur pour chercher les nouvelles des amis ou regarder ensemble avec ma moitié sur Youtube les quelques films vietnamiens ou autres…pour nous distraire.
Mais de temps en temps le téléphone sonne m’annonçant le décès de tel ou tel ami, telle ou telle connaissance. Ces sinistres événements me font revenir en arrière et penser à d’autres figures intimes disparues depuis longtemps, soit tout récemment. Certes, je regrette infiniment la disparition de tous ces parents ou amis intimes, mais je suis aussi content qu’ils puissent se reposer maintenant en paix sans se soucier, sans souffrir des maux, des calamités dont sont victimes actuellement leurs semblables.
Je me rappelle encore ces jours heureux passés avec des amis qui viennent de quitter ce monde il n’y a pas longtemps :
Vương văn Đông, sa veuve Yvonne nous téléphone encore souvent pour revivre avec nous des souvenirs, Nguyễn phúc Quê l’ami des jours heureux comme des années de galère dans les camps de « rééducation » communistes, Khúc Duy ce beau parleur architecte, le trio Hoàng vũ San, Đinh trịnh Hiển, Trương như Bích, de la même promo 1950 au Lycée Albert Sarraut. De ces trois, Bích était mon ami le plus ancien, car nous étions camarades depuis le cours d’Enfantin à l’école Henri Ruissier juste devant l’immense villa de ses parents, propriétaires de la bien connue distillerie d’alcool Văn Điển. Un autre ami commun est Ngô văn Lan, fils de M.Ngô văn Phú, Directeur du Quotidien Đông Pháp et beau-frère de Mme Ngô văn Tùng, décédée tout juste il y a quelques jours, emportée par cette diabolique maladie!
Je n’oublie pas de mentionner la disparition toute récente de mon ancien condisciple, collègue et cousin Vũ văn Hiếu le dernier disparu ayant des obsèques somptueuses avant le confinement.
Hélas, d’autres n’ont pas eu la même chance, à savoir Mme Đinh Huyến, bien connue de la communauté surtout des milieux estudiantins des années 60 comme Gérante de l’Hôtel Lutèce (de l’Ambassade du Vietnam) où étaient logés des étudiants démunis.
Mme Thái văn Kiểm, veuve de mon ex-collègue à Dakar et Mme Nguyễn năng Đắc, également à Dakar.
La dernière mauvaise nouvelle est le décès de l’épouse de Nguyễn đình Loan, Mme Hiền victime de cette maladie comme son mari décédé une semaine plus tôt. Loan était un ami très gentil qui nous réunissait chaque Jeudi au café DNJ.
Hélas ! ainsi va la vie. On vit au jour le jour sans savoir ce que sera demain… Que sera, sera… the future’s not ours to see, que sera, sera.
Paris 9 Avril 2020
Trương hữu Lương