Une classe de dessin du professeur Nam Son au Lycée Albert Sarraut en 1953 (Đinh Trọng Hiếu)

de | mars 27, 2015

Trombinoscope DTH

 

 

 

Đinh Trọng Hiếu

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Par le plus grand des hasards j’ai dans mes tiroirs, et maintenant dans mon ordinateur, des photos de mes camarades de classe au Lycée Albert Sarraut, des années 1950 à 1953. J’en préciserai les circonstances, car tantôt ces photographies sont prises dans des manifestations publiques, maintenant oubliées de tous, tantôt elles sont prises au sein de nos classes, ce qui est fort rare. L’une d’entre elles, par contre, est une photo de toute notre classe de 4è (année scolaire 1951-1952). Je les commenterai successivement sur le Site Tuvietfr.com et essaierai de faire revivre ces temps anciens que nous chérissons tous.

Je commencerai par la fin (ou presque). Nous sommes en 1953, dans la classe de dessin, sous l’oeil bonhomme d’un enseignant que tous les élèves d’origine vietnamienne désignaient, respectueusement, sous l’appellation de cụ Nam Sơn (cụ signifie « vénérable », tout simplement). 1953, nous étions dans la classe de Seconde. L’année suivante, 1954, sera la dernière année au Lycée Albert Sarraut pour beaucoup d’entre nous, car ce sera l’exode vers le Sud du Việt Nam. J’ai évoqué ces souvenirs sur le site de l’Amicale des Anciens de Jean-Jacques Rousseau, nouveau nom du Lycée Chasseloup-Laubat, devenu à l’heure actuelle le Lycée Lê Quý Đôn. Si cela vous intéresse je vous prie de bien vouloir vous y reporter(1) . Le Lycée Albert Sarraut va continuer après 1954, bien sûr, mais il sera transféré à l’endroit de l’ancien « Petit Lycée », devenu à l’heure actuelle le Lycée Trần Phú.

La salle de dessin est une salle située à l’étage, au milieu du deuxième bâtiment du Lycée Albert Sarraut. Pour mieux vous situer l’endroit, je rappellerai que le premier bâtiment est celui de la façade, sise Avenue de la République (actuellement rue Hoàng Văn Thụ), « avenue » sur laquelle il n’y avait qu’une seule construction : le Lycée Albert Sarraut ! Cette salle de dessin est une salle aménagée ad hoc, en amphithéâtre, pour que tous les élèves puissent voir le tableau, le professeur de dessin ainsi que les modèles à reproduire. Nous verrons sur les autres photographies des motifs et statues en plâtre, disposés çà et là, en hauteur, ou accrochés sur le mur.

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Fig. 1. La classe de dessin.

Au premier plan : Rodolphe Capdeville. Au fond, de gauche à droite : X (peut-être un surveillant), en conversation avec cụ Nam Sơn, André Le Lan, Florentine Ninh (assise), Félix Larlet, Hélène Labbé (assise, et penchée, on voit ses jambes), Charles Lemyre, Danièle de la Fournière (assise).

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Fig. 2. Un coin de la classe.

Toujours de gauche à droite : Nguyễn Thị Kim Dung (assise), Trương Cẩm Bình. Dung, dans une pose naturelle, fait penser aux modèles dans les ateliers d’artiste. On voit, au dessus des vitrines, les statues en plâtre

Les élèves sont assis sur des tabourets assez bas, avec, devant chacun, une planche à dessin fixée à une armature métallique. Nos deux amies sont tournées, ici, vers le fond de la salle. Kim Dung et Cẩm Bình sont parmi nos copines de classe que nous revoyons souvent ces derniers temps. Elles sont mariées, ont des enfants et font des allers-retours entre France, USA, ainsi que d’autres pays encore. J’ai l’intention de parler d’elles, mais une autre fois, Nguyễn Thị Kim Dung étant celle qui a obtenu, dans la classe de Sciences expérimentales de 1954-1955 le prix « destiné à récompenser le meilleur élève du Lycée », alors que Trương Cẩm Bình nous tenait la dragée haute pour toutes les années précédentes.

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Fig. 3. L’ambiance de la classe.

De gauche à droite : Félix Larlet (assis) tendant un crayon vers Đặng Sỹ Chí (dit Chí đen), souriant de toutes ses dents, et cachant à moitié Danièle de La Fournière (assise), cụ Nam Sơn de profil, puis Rodolphe Capdeville. On voit, sur le mur, les motifs en plâtre. (L’identification de Félix Larlet et de Đặng Sỹ Chí a pu se faire grâce à Imré Szabo et Đỗ Quang Trường).

Derrière nos camarades qui se chahutaient gentiment , on voit notre professeur. Il circulait entre les rangs, venait regarder le travail de chacun (et chacune) d’entre nous, nous demandant des corrections ou nous prodiguant ses conseils. Mais beaucoup plus fréquemment, nous venions nous réunir autour de lui, surtout à la fin du cours : en toute simplicité, il nous faisait des démonstrations, soit de calligraphie, soit il trempait son pinceau dans l’encre de chine et nous regardions apparaître, émerveillés, un lavis (tranh thủy mạc), le plus souvent des paysages bien de chez nous, dans le style traditionnel où excellait Nam Sơn. Je me souviens de ces dessins qu’il nous donnait, à mon ami Đỗ Thông et à moi, et que nous tenions précieusement dans nos mains ; hélas, j’ai dû laisser ces cadeaux inestimables lorsque nous devions quitter Hà Nội pour partir dans le Sud. Nous ignorions la renommée de Nam Sơn, à nos yeux il était un enseignant à Albert Sarraut, à l’égal d’autres enseignants. Tout au plus ma mère me disait qu’il était l’ami de mon père, du temps où tous les deux suivaient leur cursus au Lycée du Protectorat (Trường Bưởi). Nous étions loin 4 de deviner, à travers sa simplicité, que notre professeur de dessin n’était autre que le « co-fondateur », avec Victor Tardieu, de l’Ecole des Beaux-Arts de Hà Nội, d’où sont sortis tant d’artistes qui font la renommée de l’art du Việt Nam contemporain : le peintre et lacqueur Nguyễn Gia Trí, les peintres Tô Ngọc Vân, Nguyễn Phan Chánh, Mai Thứ, Lê Phổ, etc. Même si tous ne fréquentaient pas son atelier, tous lui témoignaient respect et estime.

 

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Fig. 4. L’ambiance de la classe.

De gauche à droite : Imré Szabo, X., cụ Nam Sơn, Félix Larlet, silhouette de Đỗ Quang Trường, profil lointain de Charles Lemyre, Lân (de Hải Phòng).

Quelle belle image de cette éducation d’antan : des élèves entourant leur respecté professeur de dessin, sages et admiratifs. Ce n’était pourtant pas une matière à fort coefficient aux examens, aucun de nous n’est devenu artiste-peintre attitré, mais beaucoup d’entre nous cultivons l’art comme l’on cultive son jardin, précieusement. Quelques-uns (et quelques-unes) continuent leurs aquarelles, ou huile, voire exposent. Mais l’amour des belles choses, de la beauté, est entré en nous, et ceci n’est pas le moindre mérite de l’éducation « à la française », dont il ne faudrait pas sous-estimer la portée dans notre culture humaniste. J’en suis sûr, cụ Nam Sơn y était pour quelque chose. La tâche n’était pas facile pour lui, lorsque L’Ecole des Beaux Arts ne fonctionnait plus à cause de la guerre, Nam Sơn s’est tourné vers l’enseignement secondaire au Lycée Albert Sarraut. C’était le seul endroit où il pouvait, sans trop galvauder ses talents, continuer une tâche à la fois pédagogique et artistique qui lui tenait à coeur. C’était aussi une manière de pouvoir subsister, avec dignité, et de subvenir aux besoins d’une famille nombreuse. Parmi mes 5 condisciples, certains grands bosseurs venaient aux cours de dessin pour travailler d’autres matières, Nam Sơn faisait comme s’il n’avait rien vu (l’art n’étant pas une contrainte). Aux débuts, en 6è, 5è, (1949, 1951) certains chahutaient. Je me souviens d’un camarade de classe, Gabriel Josse : il avait lancé une bouteille d’encre contre un moulage. Nam Sơn regardait avec tristesse la tache d’encre couler sur le plâtre blanc : pas de punition, de consigne, pas une réprimande ; cette manière d’agir je la garde en ma mémoire même si, dans ma vie, je n’ai pas l’habitude de me taire devant le vandalisme.

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Fig. 5. Des moments privilégiés.

De gauche à droite : debout, Imré Szabo, cụ Nam Sơn en train de faire une démonstration de dessin, Lân (de Hải Phòng), Đỗ Quang Trường (nous regardant), Hélène Cabe (assise)2 , Đặng Mộng Lâm (assise), Jacques Faugère, Nguyễn Thị Mai (assise), André Le Lan.

Voyez-vous, peu à peu, quand nous étions arrivés en classe de Seconde (1953), seule émanait de notre classe de dessin une ambiance empreinte de respect. Quelle leçon ! si l’on sait réfléchir.

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Fig. 6. Sur le tableau noir :

« Composition trimestrielle à partir du 3 Novembre [19]53 ». C’était l’écriture et les dessins de Nam Sơn. Nous nous sommes réunis à la fin de la classe (pas tous, hélas) : de gauche à droite, Rodolphe Capdeville, Trương Cẩm Bình, Nguyễn Thị Kim Dung, Florentine Ninh, cụ Nam Sơn, Félix Larlet, Đỗ Quang Trường, Imré Szabo, Lân (de Hải Phòng), Charles Lemyre, Đỗ Thông, Albert Le Bonheur, ainsi que plusieurs touffes de cheveux au fond, impossibles à identifier.

Une année sur deux, nos classes étaient regroupées, les effectifs des Classiques étant insuffisants, une demie douzaine, tantôt avec les Modernes 1 (Imré Szabo major), tantôt avec les Modernes 2 (Ngô Hồng San major), les majors des Classiques étant, à tour de rôle, tenus par Đỗ Thông, Albert Le Bonheur, ou Trương Cẩm Bình. Les majors, outre leur aura, étaient chargés du « Cahier de Classe », donc connus, admirés et aimés de tous (ils -ou elles- le sont encore). Mon ami Đỗ Thông étant à côté d’Albert Le Bonheur, en principe je ne devais pas être loin, juste peut-être hors du champ de la photographie, ou derrière mes camarades, ne laissant voir que mes cheveux. On me voyait rarement sur les photographies, ce n’est pas une raison pour que je ne les montre pas : l’amitié étant quelque chose de tellement précieux qu’elle dépasse notre ego. L’ami Rodolphe Capdeville avait des poses moins normales que nous autres, ceci s’explique du fait que, l’appareil photographique lui appartenant, il devait faire la mise au point, puis se dépêchait de venir nous rejoindre, au risque de ne pas se retrouver sur toutes les photos. Mais Rodolphe, on te remercie pour ces souvenirs inestimables. Tes photos fixaient, non seulement nos visages, mais encore la précieuse ambiance d’une époque révolue.

Nous sommes en l’année Ất Mùi (de la Chèvre, 2015). Juste une image pour nous rappeler le talent du peintre Nam Sơn qui excellait dans le dessin (notamment la sanguine), mais aussi dans les aquarelles et les peintures à l’huile. J’en profite pour vous montrer le tableau « Tô Vũ mục dương » (« L’ambassadeur Su Wu -140 BC-60 BC- menant paître son troupeau de chèvres »), une sanguine de Nam Sơn racontant le destin de Su Wu. Su Wu, envoyé comme ambassadeur chez les barbares du Nord, fut fait captif ; malgré les privations, il arrivait à survivre. Un jour, en menant paître ses chèvres, il envoya quelques mots attachés à l’aile d’une oie sauvage qui migrait vers le Sud. L’empereur Han, en tirant sur cette oie, trouva le message, sut que Su Wu était vivant et parvint à le libérer. Ce thème avait inspiré beaucoup d’artistes chinois, et non des moindres, notamment Huang Shen (1687-1770). Mais si vous prenez la peine de comparer leurs prestations à la sanguine de Nam Sơn, force est de constater la puissance majestueuse des traits de notre professeur de dessin. Admirez.

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Fig. 7. « Tô Vũ mục dương »

, (« L’ambassadeur Su Wu -140 BC-60 BC- menant paître son troupeau de chèvres »), sanguine de Nam Sơn (probablement l’une de ses dernières œuvres). Reproduction photographique par Võ An Ninh, en N & B. La longue barbe de Tô Vũ accuse la ressemblance avec l’ancêtre Vũ Hồn du lignage des Vũ, ainsi qu’avec le photographe Võ An Ninh luimême.

Une dédicace accompagne cette reproduction photographique, son l’auteur n’est autre que le célèbre photographe Võ An Ninh. Avec mon court article sur le Site Tuvietfr.com, vous avez donc : nos photos montrant une classe de dessin en 1953 au Lycée Albert Sarraut en compagnie de notre professeur Nam Sơn, une œuvre très peu connue de cet artiste, et, en même temps, la dédicace du photographe Võ An Ninh. Je me borne à y ajouter une traduction en français.

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Fig. 8. Dédicace autographique de Võ An Ninh.

(« Au vénérable artiste Nam Sơn, je dédie respectueusement cette reproduction photographique du portrait de l’ancêtre de notre lignage, Vũ Hồn, dessin que le vénérable Nam Sơn a effectué en réponse à notre sincère amour pour l’art. Ce dessin nous fait revivre la situation dans l’antiquité du fidèle « Su Wu qui menait paître son troupeau de chèvres» ; Nam Sơn l’a exécuté avec passion, à la fois pour servir et promouvoir un art profondément imprégné des caractéristiques nationales. Chacun des membres de notre lignage est ému en recevant un exemplaire de cette reproduction. Ils l’accrocheront chez eux, pour se remémorer la figure de leur aïeul, et, en même temps apprécieront le talent et la maîtrise de ce grand artiste vietnamien. Hà Nội Mars 1972 »). Signé : Lương Ngọc Võ An Ninh. Sceau (en bas, à droite)

(1) http://aejjrsite.free.fr/goodmorning/gm160/gm160_Aout1954Aout2014.pdf

(2) Hélène Cabe, d’après Florentine Ninh, plutôt que l’intéressée elle même. L’identification de Đặng Mộng Lâm (au lieu de Nguyễn Thị Kim Dung), de Nguyễn Thị Mai (au lieu de Hoàng Thị Bích Ngọc) a été faite conjointement par Trương Ngọc Ân et Đỗ Quang Trường. Soyez remerciés, chers amis

3 réflexions au sujet de « Une classe de dessin du professeur Nam Son au Lycée Albert Sarraut en 1953 (Đinh Trọng Hiếu) »

  1. Nguyen An Kieu

    8 / Avril / 2015
    À Monsieur Nguyễn Tử Hùng , Paris
    Nous vous remercions infiniment pour votre attention, votre gentillesse, pour votre souvenir de notre père, l’artiste-peintre Nam Son, votre ancien professeur de dessin, cette reconnaissance si chère à nous tous et enseignée depuis notre plus tendre enfance !

    Nous pensons que cet article de monsieur Đinh Trọng Hiếu, avec ses photos précieuses, sa très bonne mémoire, ainsi que ses informations sur la création de l’École des Beaux-Arts de l’Indochine en 1924 , avec les deux fondateurs, le peintre Victor Tardieu ( 1870-1937 ) et le peintre Nam Sơn ( 1890 -1973 ), seront très utiles pour tous les chercheurs et peintres français, vietnamiens, notamment pour les historiens des Beaux – Arts vietnamiens des futures générations !

    Vous savez bien qu’en 2012, la Mairie de Paris avait organisé une exposition des œuvres des peintres du temps de l’Indochine, au musée Cernuschi à Paris : » Du fleuve Rouge au Mékong », avec quelques œuvres de Victor Tardieu et de Nam Son. Mes enfants, petits enfants et moi, étions venus à Paris pour cette exposition et avions pu vous rencontrer …

    Nous savons aussi que dans le cadre de cette exposition, RFI avait également demandé l’avis de monsieur Đinh Trọng Hiếu.
    Nous pensons que l’article du professeur Đinh Trọng Hiếu pour RFI est aussi très intéressant pour une bonne compréhension de l’École des Beaux-Arts de l’Indochine, cette coopération culturelle franco-vietnamienne fructueuse au début du XXème siècle et souhaitons, s’il vous plait, sa présence sur votre site tuvietfr.com !

    Encore une fois, nous remercions infiniment monsieur Nguyễn Tử Hùng, monsieur Đinh Trong Hiếu et vous
    présentons nos meilleures salutations !

    Nguyen An Kieu, de la famille Nam Son et ses deux soeurs Nguyen Thi Nguyet Minh, Nguyen Thi Hoai An , ainsi que ses enfants Nguyen Thi Thanh Hang, Nguyen Thi Thanh Nga…

    PS : Nous pensons …que ces lignes pourraient aussi , SVP ,figurer sur votre site, comme un remerciement de la famille Nam Son, notre modeste commentaire sur l’article du professeur Đinh Trọng Hiếu ,ancien élève de Nam Son depuis plus de 60 ans, se souvenant toujours de son professeur de dessin, toujours reconnaissant comme monsieur Nguyen Tu Hung …
    Merci infiniment !

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  2. Marie Marguerite TRAN

    Bonjour Professeur Dinh Trong Hieu, Bonjour Monsieur Nguyên Tu Hung.
    Je suis heureuse de vous lire et de trouver une documentation sur le Maître NAM SON. Je l’ai mentionné dans ma nouvelle page en attendant de lui consacrer une page entière sur mon site. J’aimerai pouvoir entrer en contact avec les enfants du maître notamment Monsieur NGUYÊN AN KIEU.
    Les quelques lignes qui sont consacrées au maître NAM SON : GOOGLE maguytran contact. une fois sur cette page vous verrez « New page Inauguration galerie art A. Pentcheff  »
    Vous souhaitant bonne réception de ce bref mail je vous prie d’agréer l’expression de mes très cordiales salutations.
    Maguy Tran

    Répondre
  3. Ping : DINH TRỌNG HIẾU : NOUVEAU , INEDIT NAM SƠN CO-FONDATUERU ESBAI | DO YOU KNOW TRẦN QUANG HẢI – VIỆT NAM ?

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